Le tchador contre les femmes

jeudi 7 février 2002
Symbole religieux ou instrument de pouvoir?… le voile islamique claque aujourd’hui comme un défi, une provocation à la face des Européens...

En France, dans les rues ou sur le banc des écoles, de plus en plus de jeunes femmes voilées défient en effet un peu plus chaque jour la République française aux prétentions laïques et égalitaires...

Mais alors, quel est donc le sens véritable de cette tolérance confessionnelle autorisée au pays du féminisme, de la laïcité, et de la non discrimination ethnique?!..

Avant de comprendre et de mesurer ici les implications très actuelles du port du foulard islamique sur notre sol, revenons d’abord sur ses origines et sur sa signification.

Son origine d’abord.

Si depuis Teglat-Phalazar 1er (roi assyrien du XIe siècle avant notre ère) tout autour du bassin méditerranéen, l’Histoire atteste le port du voile, elle marque avec l'arrivée de l'Islam incontestablement une page décisive à ce sujet pour les femmes d’Orient.
En effet, selon la Tradition islamique c'est sur l’exemple du Prophète, qui obligea ses femmes à porter le voile suite à des accusations d’adultère portées envers l’une de ses épouses, que se fonde cette pratique ; " Dis à tes épouses, à tes filles, aux femmes des croyants, de ramener sur elles leur voile : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées !" (sourate 33, verset 59) : Les prescriptions du Coran sont limpides.

Ce voile qu’on nomme " hidjâb" en Arabie, " purdah " en Afghanistan, " burga " en Inde ou encore " tchador " en Iran, et qui couvre les visages des jeunes comme des vieilles femmes, répond d’une part à la volonté d’identifier la femme musulmane, grâce à ce signe particulier de reconnaissance, afin de la distinguer des autres femmes, des impies, des infidèles, …d’autre part, il rend compte d’une forte volonté de protection, et plus exactement d’un objectif : celui de rendre les femmes des Croyants physiquement et moralement inviolables...

Il est, comme l'écrit Alexandre Del Valle, "la manifestation vitale de la différence entre les Croyantes musulmanes (…) et les femmes Infidèles, " impures et fornicatrices ".
Le voile islamique constitue par conséquent la barrière entre la Croyance (Islam) et la Mécréance (Kufru)."

Cette double volonté de distinction et de protection au profit de la femme musulmane est donc -dès le départ- inscrite au cœur de l’Islam et prescrite au corps des femmes qui vivent sous le régime de la Charia, en pays musulmans.

Or, près de quatorze siècles plus tard, cette pratique connaît-elle un changement ; y a t-il une différence, une transgression notable?

A première vue, non, il n’y a aucune différence... (il suffit pour s’en convaincre de regarder du côté d’Alger, de Téhéran ou de Kaboul!) et pourtant si… bien sûr !! Il y en a une, et une seule peut-être,… mais elle est de taille : une différence géographique…ou pour être plus précise , une différence géopolitique !

Car la distinction physique et morale que crée le port du foulard islamique entre musulmanes et non musulmanes dure et perdure même....seulement, elle éclate aujourd’hui sur notre sol !!

L’introduction du tchador dans les écoles françaises est l’une des plus cinglantes expressions de ce bouleversement à cet égard ! Mais revenons d’ailleurs sur les raisons de cette autorisation pourtant bien peu compatible avec l’exercice de la laïcité si l’on suit le bon sens sortant de la bouche d’un écolier ?

Révélé à la France entière à l’automne 1989, des proviseurs s’opposant au port du foulard par une poignée d’élèves musulmanes dans leurs établissements, le port du voile est vite devenue une affaire nationale, que personne n’a certainement oublié dans cette salle… du reste, tout comme la réponse du ministre socialiste de l’Education nationale de l’époque, un certain Lionel Jospin prônant alors… le " dialogue " bien sur ! Les Français, ceux qui sont conscients des enjeux fondamentaux en présence, se mobilisent alors, manifestent, s’expriment, tout comme la communauté musulmane qui a elle aussi justement bien compris quels sont leurs propres enjeux dans cette affaire…. Une affaire qui dure et gêne les hommes politiques qui tentent de se cacher ou de fuir sous couvert d’arrêts constitutionnels ou de circulaires ministérielles…

D’après un sondage de l’Ifop pour RTL Le Monde réalisé en octobre 1994, 78 % des Français sont alors hostiles au port du voile. Or, méprisant cette forte expression populaire nationale, un arrêt du Conseil d’Etat affirme deux ans plus tard, le 9 octobre 1996, que " le port du foulard n’est pas incompatible avec le principe de la laïcité ".

Depuis cette date, l’impunité s’est transformée en cheval de bataille, et on s’interroge maintenant sur l’ampleur des conséquences d’un renversement de perspectives sans précédant !!

Confrontées dans les classes des collèges aux filles issues de l’immigration islamique, les petites Françaises deviennent alors les cibles toutes désignées de la violence qui s’exerce de manière exponentielle à l’intérieur comme à la proximité des collèges et lycées fréquentés majoritairement par les jeunes immigrés.

La tolérance de la religion islamique, le laxisme devant la montée de la délinquance, ajoutée à la culpabilisation des réflexes identitaires désignent les petites Françaises d’origine européennes et non voilées à choisir ; pour elles désormais c’est très simple " c’est le voile ou le viol !la charia ou la tournante !"

Face à cette alternative monstrueuse, qui n’est malheureusement pas une caricature de certaines situations isolées de la région parisienne, mais bien représentative d’une réalité quotidienne, subie plus que vécue, le choix est de plus en plus le même pour la plupart des jeunes filles françaises scolarisées ! Car après les timides mains de Fatma accrochées à leur coup, c’est le voile qu’il faut vite arborer pour se protéger, et se fondre…ou bien pour celles qui résistent c’est la peur qui domine leur vie.

En France, le voile islamique claque donc aujourd’hui comme une bannière symbolisant la montée en puissance, inexorable, de l’Islam ; car s’il désigne aujourd’hui dans les écoles celles qui n’adhèrent pas à sa loi, le port du voile islamique est le premier support d’islamisation des consciences tant il participe aussi largement à poser les bases d’un communautarisme ethno-religieux et à semer les ferments d’un affrontement à terme !!

Face à cette menace réelle, palpable et incarnée, ne laissons pas aux femmes musulmanes le soin de nous imposer ni d’imposer à nos filles le voile qui a scellé leur destin il y a si longtemps et RAPPELONS-LEUR QUE LEUR DESTIN N’EST PAS NOTRE DESTIN !

Nous, nous sommes des Européennes, dépositaires de la mémoire d’Aphrodite, de Diane, des Vestales, comme de Sainte Clotilde, de Blanche de Castille, et de Catherine de Médicis, ou de Jeanne d’Arc ; nous, nous sommes les filles d’Européennes nées sur le sol français qui, siècles après siècles, se sont battues pour donner un lendemain à leurs enfants ; nous, nous sommes enfin celles qui décidons aujourd’hui de ne pas à abdiquer demain, de ne jamais porter ce voile qui signifierait notre honte, notre perte ; aussi c’est pour faire tomber tous les voiles, que nous sommes déjà prêtes à nous dévoiler en affirmant ce soir que c’est la tête nue et fière que nous avancerons encore demain sur les chemins de notre vie.


C.J.
Colloque « L’islam contre les femmes »
Paris, 7/02/2002.
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